P comme Peur

bali2016Attention à la confusion émotion et sentiment

Distinguons l’émotion de peur, qui se ressent physiquement dans l’instant présent, des sentiments de peur fabriqués par le mental, comme la crainte, l’angoisse, la terreur, qui se vivent dans notre psyché et y restent des heures, voire des jours.

L’émotion de peur est une alarme du corps :elle nous prédispose à nous tenir sur nos gardes pour parer à un danger imprévisible. Ce sont nos sens qui reçoivent en direct l’information qu’un danger provient de l’extérieur. Par exemple, un homme qui nous attaque, une voiture qui fonce sur nous ou la sensation du vide, éveillent la peur et s’accompagnent de manifestations physiques comme des frissons, des cris ou des sueurs froides.

En revanche, la peur des chiens, la crainte de ne pas réussir son projet, la peur du noir, l’angoisse de finir sa vie tout seul sont des sentiments créés par le mental. Ils résultent de notre éducation, de nos héritages, de nos traumatismes d’enfant, de notre crainte de l’avenir et de notre manque de confiance en nous. Les effets physiques peuvent être similaires mais durent beaucoup plus longtemps. Ils peuvent être déclenchés même en l’absence de danger imminent et n’être que des illusions loin de toute réalité.

La décharge d’une émotion de peur se vit sur l’instant à la suite de l’émotion ressentie. Elle survient quelques instants après l’irruption du phénomène qui a déclenché la peur.

La peur, quand elle est un sentiment, dissimule une envie secrète. Une énorme envie qui nous plaît bien dans le fond et que nous pourrions prendre en main, finalement, sans danger.

Voici deux exemples couramment rencontrés en séance de coaching sur le sentiment de peur et l’envie qu’elle cache :

La peur : « J’ai peur de ne pas gagner suffisamment d’argent. »

L’envie qui se terre derrière : « J’ai envie de quitter mon mari un jour ».

« J’ai peur de me faire mordre par un chien. »

« J’ai envie aujourd’hui qu’on me protège des dangers qui peuvent survenir à n’importe quel moment, ce qui n’était pas le cas dans mon enfance. »

Notre cerveau est très intelligent. En fait, il est génial. Imaginez… Nous ne sommes pas encore tout à fait prêts à vivre cette envie dans le présent. Nous sommes incapables d’accepter consciemment ce fait parce que c’est incompréhensible pour notre Ego. Pour lui, c’est déshonorant et humiliant de ne pas être le super héros qui réussit tout du premier coup. Alors, le cerveau fabrique une peur qui a l’air vraie. Elle repose sur des vérités pour nous empêcher de concrétiser seul tout de suite notre envie.

Regardons nos peurs

Si nous mettions plus d’attention sur nos peurs récurrentes, nous découvririons l’envie qui s’y cache.

Demandons-nous ensuite si nous nous sentons capables de vivre cette envie dans le présent. Est-ce que, aujourd’hui, notre impatience, le regard que nous portons sur nous ou notre confiance en nous permettent à notre envie de mûrir à son rythme, et nous laissent le temps de nous y préparer en toute tranquillité et avec enthousiasme ? Est-ce vraiment le meilleur moment pour entrer dans cette réalité qui nous plaît tant ?

Après ces constats, remercions notre cerveau et ces belles peurs de nous accompagner jusque-là. Au pire, nous traverserons nos peurs en serrant les fesses, au mieux, nous nous sentirons plus forts ensuite.

Ne craignons pas nos peurs mentales. Acceptons-les. Elles sont de bonnes nouvelles déguisées

L’être humain est futé, il regorge de surprises et de ressources insoupçonnables pour parvenir à ses fins…

11 commentaires sur “P comme Peur

  1. Merci pour cette douce piqûre éclairée par ton propre langage, cette version m’apparaît moins contraignante que de faire “the work” de Katie byron. Disons que cela m’est sûrement moins éprouvant comme concentration car cela peut me permettre de me focaliser sur mes rêves et mes envies au lieu de travailler sur ce qui me fais souffrir directement. Au mieux, renversée la peur fais moins peur que de renversée les illusions les pensées fausses et négatives ou de protections traumatiques.J’ai moins peur d’avoir peur à l’idée de découvrir le “présent”, le cadeau qui se cache derrière ces fameuses peurs, au moins je découvre d’où peut provenir une passivité, une confusion voire une agitation qui me dérange§?
    MèreSi
    LOKAHA SAMASTAHA SOKHINO BHAVANTU
    C.RéBk

    1. Merci pour ce com! Quand je me suis rendue compte après multe rdv que la peur dissimulait en fait une envie pour laquelle nous n’étions pas encore pret pour agir… Cela m’a encore mieux aidée a accompagner chacun en coaching! Yes!

  2. Merci pour cet article Marie Laure, sujet très intéressant car ô combien présent dans la vie de tous. La peur qu’elle soit reflexe de survie, émotionnelle, ou bien mentale (de projection), vient de la même peur fondamentale qui est celle de la mort. Et c’est bien sûr la mort de l’ego dont il s’agit, le corps, l’émotionnel, le mental notre personnage auquel on s’identifie à 100% en général. Le travail d’apprivoiser cette peur fondamentale va de pair avec celui de désidentification à ce complexe egotique, lorsqu’on découvre l’existence du corps subtil, et le Soi qui en est la quintessence, on réalise qu’on est bien plus que cela, qu’on est immortel. Du coup comme on a rien à perdre vu que de toute façon on perdra presque tout un jour ou l’autre, on se sent plus léger et moins entravé pour réaliser ce qui nous tient à coeur, notre mission de vie. Bon c’est facile à dire bien sûr 😉

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