A comme AIDER

aiderNous avons souvent l’envie et le réflexe d’aider les autres parce que nous sommes des êtres humains. C’est sans doute le propre de l’homme que de vouloir être uni aux autres dans le bonheur et de vouloir prêter main-forte à son voisin. Depuis toujours les religions nous ont révélé cette caractéristique de l’homme. Les êtres humains sont faits pour s’aimer et s’aider les uns les autres, c’est inscrit dans leur nature profonde. Ils sont faits pour être heureux ensemble.

Alors quand nous voyons quelqu’un de malheureux, nous avons envie de l’aider :pour qu’il aille mieux et pour que nous allions mieux à ses côtés.

Les petits et grands dépassements des autres semblent faciles à nos yeux. Nous ne comprenons pas pourquoi ils ne remontent pas leurs manches pour dépasser leur problème et aller vers un mieux-être. Nous sentons la détresse de l’autre et repérons vite son problème : bien sûr, car ce n’est pas le nôtre. Nous n’avons pas, comme lui, le nez collé à la vitre de notre vie, embuée par notre vécu et par nos peurs. Nous ne sommes pas touchés émotionnellement par le problème.

Alors nous les aidons. Nous leur expliquons quoi faire. Nous leur démontrons par A+B la démarche à suivre… Et nous voudrions que cela fonctionne tout de suite… Nous espérons que l’autre fasse son pas en avant, qu’il franchisse cette porte, se dépasse enfin, se retourne en constatant à quel point c’était facile et explose de joie. Et, en fait, ça ne se passe jamais comme cela.

Il est aisé de porter secours aux autres, parce que ce glorieux dépassement à accomplir ne nous concerne pas. Il ne vient pas titiller nos plus grands défauts, nos blessures d’enfant, ni notre plus douloureuse difficulté. Nous ne sommes pas concernés par ce problème-là, ni hantés par la peur de tourner en rond toute notre vie sans parvenir à le résoudre.

Nous sommes impuissants à rendre aux autres la tâche plus facile, car ils sont comme anesthésiés par la dureté de l’épreuve qu’ils endurent.

À leur place, nous nous sentirions comme un géant face à un château Playmobil ou comme Einstein devant un problème de CM2. Pour nous il n’y aurait aucune entrave à résoudre ce problème. Seulement, ce n’est pas notre chemin, mais celui que l’autre doit emprunter, à sa vitesse…

Et si, en réalité, aider voulait dire :

  • Écouter.
  • Accepter de laisser l’autre vivre son expérience, ce choix d’âme nécessaire à sa compréhension.
  • Accepter sa vitesse d’évolution, ses lenteurs, ses répétitions, ses échecs, son choix de ne pas entreprendre tout de suite ce qui le libérera.
  • Accepter le temps qui lui est nécessaire pour comprendre ce que son épreuve contient d’unique pour lui, avant de pouvoir s’en libérer. Percevoir avec humilité l’envie d’évolution de l’autre. Demander à l’autre ce qu’il attend de nous. Souhaiterait-il être accompagné par nous dans son évolution ?
  • Se réjouir à l’avance du dépassement de l’autre, mais sans anticiper sa venue.
  • Continuer notre propre chemin en étant heureux, quoi que l’autre fasse.
  • Montrer simplement par notre propre exemple que cette difficulté peut être dépassée, qu’il est possible d’évoluer dans la joie et la bonne humeur.
  • Avoir confiance dans les êtres humains.
  • Croire qu’il y a du bon en chacun de nous… Et faire plus qu’y croire.

 

 

10 commentaires sur “A comme AIDER

  1. Pour aider efficacement les bons sentiments et la volonté ne suffit pas…
    Cela demande une grande clarté, sur soi-même, sur le fonctionnement humain, sur la vie.
    Pour ceux qui en font le métier, c’est un sacré challenge..! Bravo à vous et merci à tous ceux qui m’ont aidé sur mon chemin.
    Et un double merci à ceux qui ont eu le rôle ingrat d’essuyer quelques plâtres..!
    Et puis quand l’élève est prêt, le maître apparait, sous une forme ou une autre, la finalité du travail est de devenir son propre maître.

  2. Bonjour à toutes,
    Incroyable je lis ces derniers billets “déconstruire / reconstruire” et “A comme Aider” à suivre et comme cela me parle ! et cette citation en plus il n’y a pas de hasard ….
    Merci pour cela !

  3. Une personne compatissante, voyant un papillon lutter pour se libérer de son cocon, et voulant l’aider, écarta avec beaucoup de douceur les filaments pour dégager l’ouverture. Le papillon, libéré, sortit du cocon et battit des ailes… mais ne put s’envoler. Ce qu’ignorait cette personne compatissante, c’est que c’est seulement au travers du combat pour la naissance que les ailes peuvent devenir suffisamment fortes pour l’envol. Sa vie raccourcie, il la passa à terre. Jamais il ne connut la liberté, jamais il ne vécut réellement.

    (Ruth Sanford)

  4. Je crois que pour aider les autres il faille commencer par s’aider soi même ; c’est à dire se connaître , découvrir chaque jour qui nous sommes ; si on est dans ce processus alors on peut aider les autres en étant juste soi même, c’est à dire s’accepter tel que nous sommes sans nous juger au moment où nous sommes en relation avec l’autre et ne pas juger cet autre , être juste ensemble , entièrement avec l’autre au moment T. N’être qu’un et pourtant plusieurs en même temps…..

Répondre à Marie Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *